English version below
De l’impossibilité de penser une Palestine indépendante et souveraine
Ce n’est pas l’espoir du futur que vise le plan pour Gaza fantasmé par l’actuel occupant de la Maison blanche.
Déclarer vouloir la paix en dehors de tout cadre du droit international et en faisant fi des droits inaliénables du peuple palestinien, dont le droit à l’autodétermination et à la souveraineté, c’est pérenniser l’ordre colonial par la mise en place d’un contrôle extérieur -et l’on sait ce que cela provoque de crises institutionnelles ; il n’est qu’à regarder du côté de Haïti où le Core Group ne participe qu’à enfoncer le pays et son peuple dans toujours plus d’ingouvernabilité et de violence-, c’est aussi nier l’autodétermination palestinienne et c’est construire toutes les raisons pour la prochaine agression organisée par l’état colonial.
Il ne peut y avoir de paix sans la fin de l’occupation coloniale et la restitution de toutes les terres palestiniennes volées par l’Etat israélien, sans la libération de l’ensemble des prisonniers politiques, sans la fin de l’ingérence des bailleurs de fonds dans les affaires internes de l’Etat de Palestine et sans l’exercice du droit au retour de tous les Palestiniens expulsés depuis la Nakba de 1948.
Ajoutons que le déploiement immédiat d’une « Force internationale de stabilisation (ISF) », tel que prévu dans le plan pour Gaza, perpétue, avec quelques variations, l’occupation coloniale mise en place depuis les sombres Accords d’Oslo -là encore regardons les effets catastrophiques pour Haïti de l’envoi d’une force pour la sécurité (30 000 morts du choléra importé par la force mise en place par l’ONU, ou pour la paix les gangs ne se sont jamais plus déchaînés que depuis l’arrivée de la force policière kenyanne).
Cette force internationale de stabilisation n’a été pensée que pour préserver les intérêts géopolitiques d’Israël et de ses alliés plutôt que de répondre à l’impérieuse nécessité pour l’ensemble de la communauté internationale de tout faire pour que la Palestine et son peuple retrouve ses terres, ses ressources naturelles par son droit à l’autodétermination et à sa souveraineté.
Cela ne peut se réaliser sans queles auteurs des actes de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ne soient traduits en justice et punis au regard des crimes commis. Le droit international est clair ; il interdit strictement toute amnistie couvrant les crimes les plus graves. Un plan de paix basé sur un déni de justice viole le droit à la vérité et aux réparations ; il viole aussi le droit à faire humanité.
Par ailleurs soulignons que le « Plan Trump » fait écho à la « Déclaration de New York », résultat de la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, présidée par l’Arabie saoudite et la France. Cette Déclaration met en place le leurre d’une « coexistence pacifique » puisqu’elle occulte et le génocide en cours et l’occupation coloniale depuis plus de 78 ans. Il s’agit pour les « amis d’Israël » de lui laisser les mains libres pour continuer leur œuvre de « christianisation » et de démocratisation du Moyen Orient tout en exemptant cet Etat de toute obligation quant à sa responsabilité dans la commission d’actes illicites. Et les complices de tels actes sont toujours les mêmes, les pays anciennement colonisateurs et esclavagistes devenus ensuite des pouvoirs coloniaux impérialistes. Rien de nouveau dans leur ordre du monde de la jouissance immédiate.
Sans une Palestine libre et souveraine, l’humanité se meurt !
English version :
Press release, Frantz Fanon Foundation
10/03/2025
The impossibility of conceiving of an independent and sovereign Palestine
The plan for Gaza fantasized by the current occupant of the White House does not aim for hope for the future.
Declaring a desire for peace outside the framework of international law and disregarding the inalienable rights of the Palestinian people, including their right to self-determination and sovereignty, means perpetuating the colonial order by establishing external control—and we know what institutional crises this causes. one need only look at Haiti, where the Core Group is only contributing to plunging the country and its people into ever greater ungovernability and violence—it is also denying Palestinian self-determination and setting the stage for the next aggression organized by the colonial state.
There can be no peace without an end to colonial occupation and the return of all Palestinian land stolen by the Israeli state, without the release of all political prisoners, without an end to the interference of donors in the internal affairs of the State of Palestine, and without the exercise of the right of return for all Palestinians expelled since the Nakba of 1948.
Let us add that the immediate deployment of an “International Stabilization Force (ISF),” as provided for in the plan for Gaza, perpetuates, with a few variations, the colonial occupation established since the dark Oslo Accords—again, consider the catastrophic effects on Haiti of sending a security force (30,000 deaths from cholera imported by the UN force, or for peace, the gangs have never been more ferocious than since the arrival of the Kenyan police force) .
This international stabilization force was designed solely to preserve the geopolitical interests of Israel and its allies, rather than to respond to the urgent need for the entire international community to do everything possible to ensure that Palestine and its people regain their land and natural resources through their right to self-determination and sovereignty.
This cannot be achieved without bringing the perpetrators of genocide, war crimes, and crimes against humanity to justice and punishing them for the crimes they have committed. International law is clear; it strictly prohibits any amnesty covering the most grave crimes. A peace plan based on a denial of justice violates the right to truth and reparations; it also violates the right to humanity.
Furthermore, it should be noted that the “Trump Plan” echoes the “New York Declaration,” the outcome of the High-Level International Conference on the Peaceful Settlement of the Palestinian Question and the Implementation of the Two-State Solution, chaired by Saudi Arabia and France. This Declaration sets up the lure of “peaceful coexistence” since it hides both the ongoing genocide and the colonial occupation that has lasted for more than 78 years. The aim of Israel’s “friends” is to give it free hands to continue its work of “Christianization” and democratization of the Middle East, while exempting this state from any obligation regarding its responsibility for committing illicit acts. And the accomplices to such acts are always the same: the former colonizing and slave-owning countries that later became imperialist colonial powers. There is nothing new in their world order of immediate pleasure.
Without a free and sovereign Palestine, humanity is dying!