4 Déc 2024 | Fanon et moi

Chers frères et soeurs,

Montevideo nous appelle aujourd’hui à être plus que spectateurs, elle nous exige d’être constructeurs d’une nouvelle réalité. Nous sommes ici parce que l’histoire nous a donné des raisons pour nous lever, parce que nous avons appris que le silence perpétue l’oppression et que l’unité est notre outil le plus puissant pour la combattre.

Nous pensons à nos racines, à ce tambour qui bat à chaque coin de rue de notre ville: le candombe. C’est plus qu’un rythme ou une danse, c’est un héritage vivant, une voix qui défie l’oublie et l’exclusion. Pendant des siècles, le candombe a été une forme de résistance culturelle, une manière de maintenir la flamme de l’identité africaine allumée dans un continent qui a essayé de la passer sous silence.

Aujourd’hui, cependant, nous devons nous interroger: honorons-nous vraiment cet héritage ou continuons-nous à le reléguer à une expression folklorique, sans reconnaître son sens profond?

Écouter le tambour c’est écouter l’histoire de ceux qui ont lutté contre l’oppression, de ceux qui ont résisté à la déshumanisation. C ‘est comprendre que notre culture ne serait ce qu ‘elle est sans la force et l’esprit des afrodescendants. Reconnaître cela n’est pas un geste symbolique, c’est un acte de justice.

Et dans cet acte de reconnaissance, nous devons regarder avec attention une forme de discrimination qui passe souvent inaperÇue: celle dont nous souffrons, les personnes métisses.

Le métissage, loin d’être célébré comme une richesse, devient souvent une marque d’exclusion. On nous demande de choisir un camp, rentrer dans les cases d’une catégorie, comme si notre existence était un souvenir gênant des histoires que certains préfèrent oubliés. Mais nous ne sommes pas une erreur de l’Histoire. Nous sommes la preuve vivante que les cultures peuvent se rencontrer, que dans la diversité il y a beauté et force.

Cependant, ces réflexions doivent nous amener à un lieu crucial: nos écoles, nos enfants.

Parce que c’est là que nous plantons les graines du futur, dont nous formons les esprits qui construiront le monde dont nous rêvons. Et nous devons l’admettre: il y a encore beaucoup à faire.

Dans nos salles de classe, il nous faut encore parler avec honnêteté de notre histoire. Il nous faut encore enseigner à nos enfants que le candombe n’est pas seulement une fête, mais une résistance. Il nous faut encore éradiquer de l’argot, ces mots qui naissent de l’ignorance et du préjugé, qui se déguisent en blagues mais blessent profondément.

Comment pouvons-nous attendre que nos jeunes construisent un monde plus juste s’ils grandissent dans un système qui tait, minimise, qui perpétue ses inégalités? L’éducation doit être un outil pour libérer, pas pour perpétrer des chaînes. Nous avons besoin de programmes qui rendent visibles les contributions des afrodescendants et métisses de notre culture, qui enseignent à voir la diversité comme une richesse et non comme une menace.

Comme a dit Malcolm X: « L’éducation est le passeport vers le futur, parce que demain appartient à ceux qui se préparent aujourd’hui.” Si nous voulons un futur où l’égalité et l’équité raciale soit une réalité, nous devons commencer par l’éducation, en questionnant ce qui est enseigné et comment.

Mais cette lutte ne peut pas rester seulement dans les mains des institutions. Elle doit aussi vivre dans nos actions quotidiennes, dans chacun de nos foyers parce que comme a dit Rosa Parks, “chaque personne doit vivre sa vie comme un modèle pour les autres.” Cela signifie que devons être l´exemple: corriger les préjugés que nous écoutons, élever la voix quand nous sommes témoin de la discrimination, et jamais accepter l´inacceptable comme quelque chose de “normal”.

Mes frères et sœurs, la lutte n’est pas facile. Il y aura des jours de doutes, des  moments de fatigue et même de démoralisation. Mais souvenons-nous de cela: nous sommes là parce que nous savons que la douleur de nos ancêtres n’a pas été vaine. Nous sommes là pour continuer leur lutte et réaffirmer notre chemin vers la construction d’une société avec une conscience sociale.

Montevideo, le candombe nous marque le rythme, le métissage nous montre le chemin, l’éducation nous donne les outils. Maintenant, il dépend de nous de marcher vers l’horizon avec courage, respect et détermination. Et si parfois on sent que la montagne est trop haute, il faut nous souvenir: La justice on ne nous la donne pas, nous la conquérons.

Continuons à aller de l’avant ensemble, avec fierté, respect, courage et bien sûr espoir!

Merci beaucoup!

Ma biographie:

    Je suis Facundo Matías Lagarde Vergara, je suis né en novembre 1994 dans la ville de Montevideo, en Uruguay. A 8 ans j’ai découvert ma passion pour le candombe, un art qui m’a profondément connecté avec mes racines afro et que je continue à porter avec fierté dans ma vie.

Mon père a été une figure clé dans mon chemin, car il m´initié depuis petit à la militance sociale et à la lutte active contre la discrimination sous toutes ses formes. Cette graine qu’il a planté en moi a grandi avec force, et aujourd’hui, à mes 30 ans, je reste plus engagé que jamais pour cette cause.

Je milite avec le cœur, défendant l’égalité et perpétuant mes racines.Je suis métisse et afrouruguayen avec beaucoup de fierté, et à travers le candombe et la lutte sociale, je cherche à honorer ceux qui nous ont précédés et construire un futur plus juste pour tous.

Traduit par Johanna

Version originale du texte :           

Oratoria 20/11/2024

Queridos hermanos y hermanas,
Montevideo nos llama hoy a ser más que espectadores; nos exige ser constructores de una nueva realidad. Estamos acá porque la historia nos ha dado razones para levantarnos, porque hemos aprendido que el silencio perpetúa la opresión y que la unidad es nuestra herramienta más poderosa para combatirla.

Pensemos en nuestras raíces, en ese tambor que late en cada esquina de nuestra ciudad: el candombe. Es más que un ritmo o una danza; es una herencia viva, una voz que desafió el olvido y la exclusión. Durante siglos, el candombe fue una forma de resistencia cultural, una manera de mantener encendida la llama de la identidad africana en un continente que intentó silenciarla.

Hoy, sin embargo, debemos preguntarnos: ¿Estamos verdaderamente honrando esa herencia o seguimos relegándola a una esquina folclórica, sin reconocer su profundo significado?

 Escuchar el tambor es escuchar la historia de quienes lucharon contra la opresión, de quienes resistieron la deshumanización. Es entender que nuestra cultura no sería lo que es sin la fuerza y el espíritu de los afro descendientes. Reconocer esto no es un gesto simbólico; es un acto de justicia.

Y en este acto de reconocimiento, debemos mirar con atención una forma de discriminación que a menudo pasa desapercibida: la que sufrimos las personas mestizas.

 El mestizaje, lejos de ser celebrado como una riqueza, a menudo se convierte en una marca de exclusión. Se nos exige elegir un lado, encajar en una categoría, como si nuestra existencia fuera un recordatorio incómodo de las historias que algunos prefieren olvidar. Pero no somos un error de la historia. Somos la prueba viviente de que las culturas pueden encontrarse, que en la diversidad hay belleza y fortaleza.

Sin embargo, estas reflexiones deben llevarnos a un lugar crucial: nuestras escuelas, nuestros gurises.

Porque es ahí donde plantamos las semillas del futuro, donde formamos las mentes que construirán el mundo que soñamos. Y debemos admitirlo: aún hay mucho por hacer.

En nuestras aulas, todavía falta hablar con honestidad sobre nuestra historia. Aún falta enseñar a nuestros niños y niñas que el candombe no es solo una fiesta, sino una resistencia. Que el mestizaje no es un accidente, sino una herencia. Aún falta erradicar los lunfardos, esas palabras que nacen desde la ignorancia y el prejuicio, que se disfrazan de bromas pero hieren profundamente.

¿Cómo podemos esperar que nuestros jóvenes construyan un mundo más justo si crecen en un sistema que calla, que minimiza, que perpetúa estas desigualdades? La educación debe ser una herramienta para liberar, no para perpetuar cadenas. Necesitamos programas que visibilicen las contribuciones de los afro descendientes y mestizos en nuestra cultura, que enseñen a ver la diversidad como una riqueza y no como una amenaza.

Como dijo Malcolm X: « La educación es el pasaporte hacia el futuro, porque el mañana pertenece a quienes se preparan para él hoy ». Si queremos un futuro donde la igualdad y la equidad racial sea una realidad, debemos comenzar con la educación, cuestionando lo que se enseña y cómo se enseña.

Pero esta lucha no puede quedarse solo en las instituciones. También debe vivir en nuestras acciones diarias, en cada uno de nuestros hogares porque Como dijo Rosa Parks, “cada persona debe vivir su vida como un modelo para los demás”. Eso significa que debemos ser el ejemplo: corregir los prejuicios que oímos, alzar la voz cuando presenciamos la discriminación, y nunca aceptar lo inaceptable como algo “normal”.

Hermanos y hermanas, la lucha no es fácil. Habrá días de dudas, momentos de cansancio incluso de desmoralización. Pero recordemos esto: estamos acá porque sabemos que el dolor de nuestros antepasados no fue en vano. Estamos acá para continuar su lucha y reafirmar nuestro camino hacia la construcción de una sociedad con consciencia social.

Montevideo, el candombe nos marca el ritmo; el mestizaje nos muestra el camino; la educación nos da las herramientas. Ahora depende de nosotros marchar hacia el horizonte con valentía, respeto y determinación. Y si alguna vez sienten que la montaña  es demasiado alta, vale recordarnos: La justicia no se nos da, la conquistamos.

¡Sigamos adelante, juntos, con orgullo, respeto, valentía y  por supuesto esperanza!

Muchas Gracias!

Biografía de mi persona:

    Soy Facundo Matías Lagarde Vergara, nací en noviembre de 1994 en la ciudad de Montevideo, Uruguay. A los 8 años descubrí mi pasión por el candombe, un arte que me conectó profundamente con mis raíces afro y que sigo llevando con orgullo en mi vida.

Mi padre fue una figura clave en mi camino, pues me introdujo desde pequeño en la militancia social y en la lucha activa contra la discriminación en todas sus formas. Esa semilla que plantó en mí creció con fuerza, y hoy, a mis 30 años, sigo más comprometido que nunca con esta causa.

Milito desde el corazón, defendiendo la igualdad y perpetuando mis raíces. Soy mestizo y afro uruguayo con mucho orgullo, y a través del candombe y la lucha social, busco honrar a quienes nos precedieron y construir un futuro más justo para todos.